Page:Bacon - Œuvres, tome 11.djvu/382

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goût de la beatitude éternelle ; attendu qu’après avoir été si long-temps entre la vie et la mort, nous nous trouvions actuellement dans une situation ou nous n’avions que des sujets de joie et d’espérance ; que nous nous conformerions avec toute la docilité possible à l’ordre qu’on nous donnoit ; quoique nous eussions tous un désir, aussi vif que naturel, de pénétrer un peu plus dans cette terre fortunée et vraiment sainte. Nous ajoutâmes que nous n’oublierions jamais, dans nos prières, le magistrat respectạble qui daignoit nous parler ainsi, ni la nation entière. Nous lui offrîmes, à notre tour, nos services, en le suppliant de disposer de nos persones et de tout ce que nous possédions. Il répondit qu’étant prêtre, il n’aspiroit qu’au prix qui convenoit à un prêtre ; savoir, à notre amour fraternel en retour du sien, et au salut de nos âmes et de nos corps. Après quoi il prit congé de nous, non sans verser quelques larmes de tendresse, et nous laissa dans des sentimens confus