Page:Bacon - Œuvres, tome 11.djvu/396

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chacune fait dans les autres contrées, soit par les relations des étrangers qu’elle reçoit chez elle. Et quoique toute personne qui prend la peine de parcourir les autres pays, s’instruise beaucoup mieux sur ce qui les concerne, en voyant tout par ses propres yeux, qu’elle ne le pourroit faire par de simples relations en restant chez elle ; ces nations toutefois peuvent même, par ce dernier moyen, tout imparfait qu’il est, avoir quelque connoissance les unes des autres. Cependant nous n’avons jamais ouï parler d’aucun vaisseau qui, étant parti de cette île, ait abordé, soit à quelque côte de l’Europe, soit à celles des Indes orientales ou occidentales, ou qui, étant parti de ces mêmes contrées, y soit revenu, après avoir abordé à cette île ; mais ce n’est pas encore ce qui nous étonne le plus ; car la situation de cette île, qui est comme perdue au milieu d’une mer immense, peut être l’unique cause de cette différence. Mais comment, nous disions-nous, les habitans de cette