Page:Bacon - Œuvres, tome 11.djvu/410

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« Il a environ 1900 ans, cette île étoit gouvernée par un prince dont nous révérons la mémoire, presque jusqu’à l’adoration ; non par un enthousiasme superstitieux, mais parce que ce grand personnage, quoique mortel, fut pour nous l’instrument de la Divinité. Nous le regardons comme le législateur de cet empire ; son nom étoit Salomon. Il eut (s’il m’est permis d’employer le langage des saintes Écritures), un cœur d’une immense latitude, et qui étoit une source intarissable de vertus, non moins active que pure. Il fut tout entier à son peuple, et n’eut d’autre désir que celui de le rendre heureux. Le roi, dis-je, considérant que cette île, qui a 5 600 milles (environ 1900 lieues de tour), et dont le sol étoit, dans presque toutes ses parties, d’une rare fertilité, étoit une terre vraiment substantielle, n’avoit nullement besoin des étrangers, et pouvoit se suffire à elle-même ; considérant de plus, que tous les vaisseaux appartenant à cet état, pouvoient être utilement em-