Page:Bacon - Œuvres, tome 11.djvu/412

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dans la pureté de nos mœurs. Je sais que les Chinois ont aussi une loi expresse qui défend aux étrangers de s’introduire chez eux, sans une permission spéciale ; loi qui subsiste encore aujourd’hui : mais c’est une disposition pitoyable, et qui n’a abouti qu’à faire des Chinois une nation curieuse, ignorante, timide et inepte[1]. Le statut de notre législateur fut

  1. Lorsqu’on est à l’entrée de la rivière de Canton, que nos marins appellent le Tigre, c’est-à-dire, à peu près vis-à-vis Macao, petit établissement des Portugais, on est obligé d’attendre une permission appellée dans la langue du pays, la Chappe, et conçue, dit-on, en ces termes : laissez passer ces pauvres pécheurs, qui viennent de si loin dans un misérable champan (nom des bateaux du pays) payer le tribut à notre empereur. De plus, on est obligé d’attendre un pilote chinois, et un grand nombre de champans, pour touer le vaisseau, deux secours sans lesquels on ne pourroit remonter le fleuve. Lorsqu’on est arrivé au mouillage près l’île de Wampow, on voit monter à bord un officier appellé le Hanpon, (avec un cortège nombreux et une musique), qui fait mesurer la distance comprise entre le grand mât et