Page:Bacon - Œuvres, tome 11.djvu/426

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ment. Cependant, à force d’instances et de représentations, nous parvînmes à réprimer un peu leurs désirs à cet égard ; et nous les engageâmes à attendre que nous pussions délibérer tous en commun, pour choisir le meilleur parti, et nous fixer tous à une même résolution.

Dès ce moment, nous nous regardâmes comme libres, et nous n’eûmes plus aucune crainte pour l’avenir. Nous vivions fort agréablement, parcourant la ville pour y voir ce qui méritoit d’être vu, ainsi qu’une partie des environs, sans passer, toutefois, les limites qui nous avoient été prescrites. Nous fîmes connoissance avec plusieurs habitans, dont quelques-uns étoient des personnages de quelque distinction. Tous nous accueilloient avec des manières si franches et si affectueuses, qu’ils sembloient disposés à recueillir dans leur sein d’infortunés étrangers ; accueil qui nous faisoit presque oublier ce que nous avions de plus cher dans notre patrie. Nous trouvions à chaque instant, dans cette ville, des objets