Page:Bacon - Œuvres, tome 11.djvu/440

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déféroient une infinité d’autres titres semblablęs ; toutes qualifications qui étoient sans doute fort au dessous de celles qui conviennent à la divine Majesté du Sauveur, mais pourtant d’un style beaucoup plus supportable que celui dont les autres Juifs usent ordinairement en parlant du Christ. Quant aux habitans de Bensalem, ils ne tarissoient pas sur leur éloge ; il auroit même voulu (d’après la tradition de je ne sais quels Juifs établis dans l’île) nous persuader que ce peuple étoit aussi issu d’Abraham, mais par un autre fils qu’ils appelloient Nachoran ; que Moyse, par je ne sais quelle science occulte et cabalistique, avoit établi les loix pleines de sagesse qui gouvernoient cette île ; qu’à l’avènement du vrai Messie, et lorsqu’il siégeroit sur son trône, dans Jérusalem, le roi de Bensalem seroit assis à ses pieds, tandis que tous les autres potentats seroient obligés de se tenir éloignés. Mais en laissant de côté tous ces rêves judaïques, ce Juif qui me parloit ainsi, étoit au fond un per-