Page:Bacon - Œuvres, tome 11.djvu/448

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que vous tolériez cet abus pour éviter de plus grands maux, tels que les avortemens, les adultères les viols, la pédérastie, et autres semblables ; mais ils qualifient de fausse prudence une telle précaution  ; et une tolérance de cette espèce leur paroît fort semblable à celle de Loth qui, pour épargner un affront à ses hôtes, prostitua ses filles : ils soutiennent qu’on gagne très peu par cette tolérance criminelle que les vices et les passions corrompues, dont on craint les effets, n’en subsistent pas moins, et même se multiplient : il en est, disent-ils, d’un désir immodéré, ou illicite, comme du feu ; en l’étouffant tout coup, on peut parvenir à l’éteindre ; mais, pour peu que vous lui donniez d’air, il agit avec une sorte de fureur. Quant à la pédérastie, ce crime leur est inconnu, et ils ignorent jusqu’à son nom. Cependant on ne voit en aucune contrée d’amis aussi tendres et aussi constans que dans celle-ci ; en un mot, comme je l’ai observé d’abord, les histoires que j’ai lues ne font mention