Page:Bacon - Œuvres, tome 12.djvu/210

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

dépendent d’une autorité étrangère, et lorsque la collation des bénéfices dépend du peuple, ou de leurs seigneurs respectifs et immédiats[1].

Quant à la haute noblesse, il est bon que le prince tienne les grands à une certaine distance de sa personne, afin de leur imprimer du respect. Cependant, si le roi les abaisse et les avilit excessivement, il pourra devenir plus absolu ; mais il sera moins affermi sur son trône, et moins en état d’exécuter ses desseins. C’est une observation que j’ai faite dans mon histoire de Henri VII, roi d’Angleterre, qui opprimoit sa noblesse ; imprudence qui fut la vraie cause de ces troubles et de ces révoltes qu’il eut à es-

  1. Les prêtres des fausses religions sont presque toujours oppresseurs, lorsqu’ils ne sont pas opprimés ; et quand ils ne peuvent opprimer le peuple à l’aide du prince, ils oppriment le prince à l’aide du peuple. Mais l’histoire de Louis-le-Débonnaire et de l’empereur Frédéric III prouve qu’on ne peut faire un tel reproche aux prêtres catholiques.