Page:Bacon - Œuvres, tome 12.djvu/215

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tre ses biens, ses enfans, son honneur même, ou telles affaires particulières, il ne lui confie encore qu’une partie de ce qu’il a et de ce qu’il est ; au lieu qu’il met sa personne même à la discrétion de ceux qu’il choisit pour ses conseillers ; c’est-à-dire, le tout. Mais il est juste que, de leur côté, ses conseillers soient sincères et d’une fidélité à toute épreuve.

Quand un prince est assez sage pour se former un conseil de personnes d’élite, il ne doit pas craindre que son autorité en souffre, ni que le public le soupçonne d’incapacité, puisque Dieu même a un conseil, et que le nom le plus auguste qu’il ait donné à son fils bien-aimé, est celui de conseiller. C’est dans le judicieux et sage conseil que réside toute stabilité : quelques sages mesures qu’on puisse prendre, les choses humaines ne seront jamais entièrement exemptes d’agitation ; mais si les affaires ne sont débattues et agitées plus d’une fois dans un conseil, le gouvernement lui--