Page:Bacon - Œuvres, tome 12.djvu/288

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sion que les Romains employoient à ce sujet, en montre beaucoup mieux la véritable cause et la vraie destination ; ils les nommoient participes curarum (participans des soins et des soucis.) Et ce sont en effet des communications de cette espèce qui resserrent le plus le nœud de l’amitié entre le prince et son sujet : vérité dont on ne pourra douter, si l’on considère que ce ne sont pas seulement les princes foibles et esclaves de leurs passions qui recherchent avec tant d’ardeur cette sorte d’amitié, mais aussi les princes les plus sages, les plus politiques et les plus fermes. Quelques-uns d’entre eux ont favorisé tels de leurs sujets, au point de leur donner et de recevoir d’eux le nom même d’ami ; voulant aussi que les autres les désignassent tous deux par ce terme, dont on n’use ordinairement que de particulier à particulier.

Lorsque Sylla fut en possession de la souveraine puissance, il éleva Pompée, qui depuis fut décoré du surnom de