Page:Bacon - Œuvres, tome 12.djvu/52

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La prospérité est le genre de bénédiction proposée par l’ancien testament, mais l’adversité est celle que propose le nouveau, comme une marque plus spéciale de la faveur divine. Et même, dans l’ancien testament, on voit que David joue sur sa harpe autant d’airs lugubres que de gais, et que le pinceau du Saint-Esprit s’est beaucoup plus exercé à peindre les afflictions de Job ; que les éclatantes prospérités de Salomon[1]. On

    à nous occuper excessivement du passé, du présent ou de l’avenir ; au lieu qu’il faut toujours s’occuper de tous les trois ; du passé, pour apprendre à semer et à moissonner ; du présent, pour moissonner, en semant ; et de l’avenir, pour semer eu moissonnant. Car celui qui ne fait que semer commence par être dupe et finit par être fripon ; et celui qui ne fait que moissonner, commençant par être fripon, finit par être dupe de lui-même, après avoir dupé les autres.

  1. Quelle lugubre et insidieuse doctrine ! Si les laïcs renonçoient à toutes les douces réalités de cette vie, pour vivre plus splendidement après leur mort, comme le Général des Capucins le leur conseille, un vieux livre à la main, toutes ces dou-