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ESSAIS DE MORALE
ET DE POLITIQUE.




I. De la vérité.

Qest-ce que la vérité, disoit Pilite ironiquement et sans vouloir attendre la réponse ? On ne voit que trop de gens qui se plaisent dans une sorte de vertige, et qui, regardant comme une esclavage la nécessité d’avoir des opinions et des principes fixes, veulent jouir d’une entière liberté dans leurs pensées, ainsi que dans leurs actions. Cette secte de philosophes, qui faisoit profession de douter de tout, est éteinte depuis longtemps ; mais on trouve encore assez d’esprits vagues et incertains qui semblent être atteints de la même manie, mais sans avoir autant de nerf et de substance que ces anciens sceptiques. Cependant ce qui a accrédité et consacré tant