Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/107

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gouverne dans les affaires, pensera peut-être que toutes nos propositions ne doivent être regardées que comme de simples vœux fondés sur des espérances excessives ; qu’au fond, tout ce qu’on pourroit gagner par ces grandes innovations dans l’État philosophique, ce seroit tout au plus de substituer aux anciennes opinions des opinions nouvelles ; mais qu’après tout, les affaires humaines n’en iroient pas mieux. C’est se méprendre sur notre objet, lui répondrons-nous ; il ne s’agit de rien moins ici que de bâtir un système, ou de fonder une secte ; et ce genre de changement que nous proposons diffère infiniment de tous ceux qu’on a proposés jusqu’ici dans les sciences et la philosophie. En suivant notre méthode, on peut se promettre une abondante moisson d’effets réels, de nouveaux moyens ; pourvu que les hommes n’aillent pas, se hâtant de moissonner avant le temps, courir, avec un puéril empressement, après telle ou telle application fructueuse, et s’en saisir