Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/11

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à lui-même, à son mouvement naturel et spontané, manque presque toujours le but, soit en ne cherchant pas ce qu’il importe le plus de trouver, soit en ne trouvant pas ce qu’il cherche ; qu’il a besoin d’une règle sûre et fixe qui facilite, dirige et rectifie toutes ses opérations.

Tel fut aussi le sentiment des plus illustres de ses successeurs, de Locke, de Newton, de Leibnitz, de Boërrhave, de Haller, de Condillac, de Buffon, qui n’ont pas cru s’abaisser en marchant sur ses traces, et à la lumière de sa méthode, aussi sublime que simple, et d’autant plus nécessaire, qu’il n’y en a pas deux. Les esprits inférieurs, qui ont fait gloire de les copier en tant de choses, semblent avoir rougi de les imiter en cela. Plus on a besoin de guide, plus on veut marcher seul ; et ceux qui ont le plus besoin de lunettes, sont précisément ceux qui dédaignent le plus d’en porter. L’ignorant présomptueux, ou, ce qu’y est la même chose, le demi-savant, rejette et craint même le flambeau qui, en jetant une