Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/157

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erreurs qui ont pour base les notions vulgaires ; elle est plus nuisible qu’utile.

XIII.

On ne fait point usage du syllogisme pour inventer ou vérifier les premiers principes des sciences. Ce seroit en vain qu’on voudroit l’employer pour les principes moyens ; c’est un instrument trop foible et trop grossier pour pénétrer dans les profondeurs de la nature. Aussi voiton qu’il peut tout sur les opinions, et rien sur les choses mêmes.

    méthodiquement neuf cents quatre-vingt-dix-neuf erreurs. La plupart des nôtres viennent plutôt de la fausseté ou de l’incertitude de nos principes, que de l’inexactitude de nos raisonnemens. Les maximes d’après lesquelles on veut que nous parlions et agissions, sont comme les règles d’un jeu ; personne ne souffre qu’on les rappelle à l’examen : et pour réussir dans le monde, il faut, au lieu de chicaner sur les règles du jeu, faire des combinaisons justes et conformes à ces règles. Voila pourquoi et comment les préjugés s’enracinent si profondément, tandis que la vérité effleure les esprits et mollit contre les passions qu’elle contrarie.