Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/238

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parmi les Grecs c’est la philosophie de Pythagore, qui, à la vérité, étoit alliée à une superstition grossière, choquante et sensible pour les moindres yeux. Mais une superstition moins facile à apercevoir, et par cela même plus dangereuse, c’est celle de Platon et de son école. On la retrouve encore dans certaines parties des autres systèmes de philosophie ; on y introduit je ne sais quelles formes abstraites, des causes finales, des causes premières, en parlant à peine des causes secondes ou moyennes et une infinité d’autres suppositions de cette espèce. C’est de tous les abus celui qui exige les plus grandes précautions. Car il n’est rien de plus pernicieux que l’apothéose des erreurs ; et c’est un vrai fléau pour l’entendement que cet hommage rendu à des chimères imposantes. Certains philosophes parmi les modernes, se sont tellement livrés à leur engouement pour ces puérilités, qu’ils ont fait mille efforts pour établir la physique sur le premier livre de la Genèse, sur celui de Job, et sur les