Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/289

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

individus l’on a formé une classe, en considérant les analogies qui les unissent, et les différences qui les distinguent de tous les autres, venant ensuite à considérer ce que ces espèces ont de commun entr’elles, et ce en quoi elles diffèrent de toutes les autres, on forme de ces espèces une autre classe plus grande, à laquelle on donne un nom plus général que celui de la première ; et l’on va ainsi généralisant de plus en plus et par degrés, jusqu’à ce qu’on soit arrivé aux manières d’être communes à tous les êtres ; manières d’être qui, réunies sous une seule idée ou notion universelle, constituent le genre le plus élevé, lequel est le degré suprême de l’échelle ascendante dont les individus sont le degré le plus bas. Cette marche est ce qu’on appelle ordinairement la méthode analytique, ce que Bacon nomme induction, et ce dont il sera bientôt question. L’autre part des définitions et des axiomes ou propositions incontestables qui ne sont que l’énoncé collectif des expériences et des observations que chaque individu fait ou peut faire à tout moment ; propositions connues sous le nom de principes * ; et de ces principes on

*. Principes que certains philosophes ont crus innés, parce que les propositions de cette nature, pouvant être aisément formées ou conçues par les enfans mêmes qui sont à chaque instant maîtres, ou plutôt forcés de faire les observations et les expériences dont elles sont les