Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/308

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

rant jusqu’à nous les opinions légères et comme enflées, mais coulant à fond celles qui ont plus de poids et de solidité. Cependant ceux-ci mêmes n’étoient pas entièrement exempts du vice de leur nation. Ils furent aussi quelque peu entachés de cette vanité et de cette ambition de fonder une secte ; ils attachoient encore trop de prix aux applaudissemens de la multitude. Or, sitôt qu’on s’écarte de la vraie route, pour courir après un objet si futile, il faut désespérer de la découverte de la vérité. Nous ne devons pas non plus passer sous silence le jugement, ou plutôt la prophétie de certain prêtre égyptien touchant les Grecs : vous êtes toujours enfans, vous autres Grecs, disoit-il, et vous n’avez ni l’antiquité de la science, ni la science de l’antiquité. En effet, l’on peut bien, appliquant aux Grecs ce qui caractérise les enfans, dire d’eux qu’ils avoient une langue fort volubile pour babiller, mais qu’ils étoient inhabiles à la génération ; et leur sagesse paroit non moins sté-