Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/382

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dant au même but, mais par une autre voie : ce sont les dissertations de ceux qui n’ont pas craint de déduire des principes et des autorités des philosophes, la vérité de la religion chrétienne, et qui ont prétendu, en l’appuyant sur une telle base, lui donner plus de solidité[1], célé-

  1. S’il est vrai que tout l’essentiel du christianisme consiste dans le double amour de Dieu et du prochain, comme le prétend le législateur même, qui apparemment y entendoit quelque chose, et que l’homme ne puisse être heureux qu’en aimant ceux avec qui il vit, le christianisme est donc fondé sur la nature même de l’homme ; dès-lors il n’est pas bien difficile de le déduire des principes philosophiques ; il suffit pour cela d’un raisonnement fort simple, et il n’est pas besoin de le chercher bien loin, puisque le voilà. De plus, si l’on pouvoit persuader aux hommes qu’outre la récompense naturelle attachée à une conduite fondée sur ce double amour, ils doivent en espérer une infiniment plus grande dans la vie future, une telle opinion qui auroit l’avantage de consolider la morale, ne feroit d’ailleurs obstacle ni aux opérations politiques, ni aux expériences de physique. Comme la science acquise par la voie ordinaire a l’inconvé-