Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/412

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

XCVII.

Quant à l’expérience, sujet dont il est temps de s’occuper sérieusement, elle est encore sans fondemens parmi nous, ou n’en a que de bien foibles. Ces expériences et ces observations qu’on a rassemblées jusqu’ici, ne répondent, ni pour le nombre, ni pour le choix, ni pour la certitude, à un dessein tel que celui de procurer à l’entendement de sûres et d’amples informations ; ces collections sont, à tous égards, insuffisantes. Les savans, classe d’hommes crédules et indolens, ont prêté l’oreille trop aisément à des contes populaires ; ont adopté trop aisément de simples oui-dire d’expérience, et n’ont pas craint d’employer de tels matériaux, soit pour établir, soit pour confirmer leur philosophie, donnant à ces relations si incertaines le poids d’un valide témoignage. Tels seroient des hommes d’état qui voudroient gouverner un empire, non sur des lettres et des relations d’ambassa-