Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/420

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excessivement l’attention, causent à l’esprit une sorte de tiraillement en tout sens, et le jettent dans la confusion, on aura tout à craindre de ses écarts, de sa légèreté naturelle, et de sa disposition à voltiger ; à moins que, par le moyen de tables d’invention d’un bon choix, d’une judicieuse distribution, et comme vivantes, on ne sache assembler et coordonner tous les faits appartenans au sujet de la recherche dont on s’occupe, et qu’ensuite on n’applique l’esprit à ces tables ainsi préparées et digérées, qui sont destinées à lui prêter secours.

CII.

Mais quand la masse des faits aura été, en quelque manière, mise sous nos yeux avec l’ordre et la méthode convenables, gardons-nous encore de passer tout d’un coup à la recherche des causes ; ou, si nous le faisons, de nous trop reposer sur ce premier résultat. Nul doute à la vérité, que si les expériences tirées de tous les arts, puis rassemblées et ré-