Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/45

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l’expérience. Quant à celles qui n’en sont que des dérivations et des conséquences, que le sommaire et l’extrait, nous les croyons nécessaires.

Qui connoît la cause d’une nature (ou qualité), telle que la chaleur ou la blancheur, dans certains sujets seulement, n’a qu’une science imparfaite.

Celui qui est en état de produire tel effet particulier dans les sujets qui en sont le plus susceptibles, n’a également qu’une puissance imparfaite.

Enfin, celui qui connoît les causes efficiente et matérielle, genres de causes superficielles et variables, qui ne sont que de simples véhicules de la forme, pourra bien étendre une opération à des sujets analogues à ceux sur lesquels il a déjà opéré. Mais il ne changera pas sensiblement le cours de la nature, et ne reculera pas fort loin les limites de la science ou de la puissance humaine.

Mats celui qui connoît les formes, embrasse dans toute leur étendue les lois générales de la nature, et la voit parfaitement une dans les sujets les plus dissemblables. Ce que ni les vicissitudes de la nature, ni les plus ingénieuses expériences, ni le hazard même n’auroient jamais réalisé, enfin ce dont les mortels n’auroient pas même eu l’idée, il pourra et le découvrir et l’exécuter*9.

*9 Il est une infinité de choses que font les hommes, et que la nature ne fait jamais. Par exemple, la nature ne