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Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/452

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médecine, etc. où, le plus souvent, cette minutieuse précision est aussi inutile qu’impossible, la nature ayant donné à la santé, au plaisir, et en général au bonheur de l’homme, une certaine latitude ; et l’ayant moins attaché à ces quantités précises, qu’à certaines espèces de sentimens dont l’instinct social et animal est la seule mesure que l’ambition et l’avarice ont remplacée par des mesures conventionnelles. Mais on a toujours besoin de spéculer et d'opérer avec un certain degré de justesse, pour s’épargner d’inutiles essais et de longs tâtonnemens ; de ne point se laisser abuser par les fausses lueurs, de raisonner conséquemment, de lier ses idées, de les généraliser, de tirer des conséquences d’un principe fécond, d’imaginer les êtres réels tels qu’ils sont, et les êtres possibles, tels qu’ils peuvent être ; de retrancher de ses discours toutes les expressions inutiles, et d’y simplifier toutes les expressions nécessaires : or, c’est ce qu’on apprend beaucoup moins par les préceptes directs et généraux de la logique, que par l’étude des mathématiques, sur-tout de la géométrie descriptive, qui, par cela même que ses méthodes sont moins générales et moins simplificatives que celles de l’algèbre, laissant plus à faire à l’esprit, le rend moins machinal ; et qui exerce plus également deux facultés également nécessaires ; savoir : celle de généraliser les idées, les prin-