Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/495

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point de déroger à l’autorité des sens, mais de les aider ; ni de mépriser l’entendement, mais de le diriger. Et après tout, ne vaut-il pas mieux, tout en ne se croyant pas suffisamment instruit, en savoir assez, que s’imaginer savoir absolument tout, et d’ignorer pourtant tout ce qu’il faudroit savoir ?

CXXVI.

Quelqu’un pourra douter encore (car ce sera ici plutôt un léger doute qu’une véritable objection), douter, dis-je, si notre dessein est de perfectionner seulement la philosophie naturelle, par notre

    à une certitude relative et proportionnée à ses besoins. Or, il est faux que, pour acquérir une telle certitude relativement à un sujet quelconque, il soit nécessaire de le connoître complètement ; il suffit pour cela de connoître, dans ce sujet, tout ce qui se rapporte à ces besoins ; comme ils sont limités, les connoissances requises le sont également ; et il est aussi déraisonnable de suspendre son jugement, lorsqu’on est suffisamment instruit, que de hazarder un jugement affirmatif, lorsqu’on ne l’est pas assez.