Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/114

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Mais il ne faut pas s’en tenir ici aux quantités indéfinies ; il faut de plus tâ-

    l’aide d’un grand nombre de petits corps, ce qu’elle ne peut faire à l’aide d’un petit nombre de grands, même en supposant la somme des quantités de mouvemens beaucoup moindre dans le premier cas que dans le second ? c’est ce que nous allons faire voir, 1°. Les petits corps ont, relativement à leur solidité, plus de surface que les grands : ainsi ; à proportion de leur solidité, ils ont plus de prise que les grands sur ceux qu’ils attaquent, et donnent aussi plus de prise à ceux par lesquels ils sont attaqués ; ils touchent et sont touchés par un plus grand nombre de points. 2°. Ils sont plus mobiles. 3°. Ils sont plus pénétrans : par exemple, un fluide dont les parties sont très déliées, peut agir à l’intérieur des corps comme à l’extérieur. 4°. Par cela même que des molécules très déliées trouvent moins d’obstacles, elles peuvent réitérer plus souvent leur action. 5°. Non-seulement la subdivision des corps les met en état de modifier les autres corps par des actions plus multipliées ; mais leurs parties ainsi détachées sont aussi plus actives : comme elles sont, en quelque manière, isolées, elles n’exercent et n’épuisent point leurs forces sur d’autres ; il leur en reste donc davantage pour agir. Par exemple, soient les trois par-