Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/171

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flottant, comme suspendu dans l’air ; ce qui est absolument faux. Car ce résonnement n’est rien moins que le même son individuel et continu, mais un son qui se renouvelle d’instans en instans[1]. Et c’est ce dont il est aisé de s’assurer, en touchant le corps frappé, pour arrêter son mouvement : par exemple, si l’on saisit la cloche avec assez de force pour arrêter son mouvement (ses vibrations),

  1. Ni le son, ni la lumière, ni la chaleur, ni le froid, ne sont des sensations continues, mais des assemblages d’une multitude de sensations d’une durée infiniment courte, qui se succèdent avec une rapidité infinie, et dont nous ne pouvons saisir les intervalles ; ce qui nous paroît s’appliquer à toutes les espèces possibles de sensations, et pouvoir s’expliquer ainsi : toute sensation a pour cause des vibrations. Car, si le mouvement n’a une certaine durée ou continuité, il n’y a point de sensation. Mais, dans un si petit espace, et dans des parties qui n’ont pas beaucoup de jeu, le mouvement ne peut être continu, s’il n’est ou circulaire ou alternatif : or, dans la fibre qui est fixée par ses deux extrémités, il ne peut être circulaire ; donc il est alternalif.