Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/260

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manières : l’une, en calmant les mouvemens violens et irréguliers ; l’autre, en repoussant et mettant, pour ainsi dire, en fuite les esprits. Par exemple, la violette, la rose sèche, la laitue et autres substances de cette espèce, qui doivent leurs qualités bénignes à certaines vapeurs amies du corps, et modérément rafraîchissantes, invitent les esprits à se rapprocher, à se réunir, diminuent leur force pénétrante, et calment leurs mouvemens inquiets. L’eau de rose aussi mise sous les narines, dans les syncopes, fait que les esprits, d’abord trop dilatés et relâchés, se resserrentet prennent plus de corps ; elle semble les nourrir. Mais les opiates et les autres substances analogues repoussent les esprits par leurs qualités malignes et ennemies. Aussi, dès qu’on les applique à une partie, les esprits s’en échappent aussi-tôt et n’y coulent plus aisément. Lorsqu’on prend ces substances intérieurement, leurs vapeurs montent à la tête, chassent, selon toutes les directions, les esprits contenus dans les