Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/270

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égard les opérations de la nature et l’action du soleil ; comme nous l’avons déjà insinué dans l’aphorisme qui a pour objet les exemples d’alliance. Car les œuvres de la nature s’exécutent par des molécules beaucoup plus petites, des mouvemens plus déliés, des combinaisons plus exactes, des dispositions de parties plus régulières et plus variées, que toutes celles qui peuvent être le produit du feu, employé comme on l’a fait jusqu’ici. Mais si, par le moyen des chaleurs et des puissances artificielles, on pouvoit imiter la nature au point de produire des espèces semblables aux siennes, de perfectionner les espèces déjà existantes, et de multiplier leurs variétés, ce seroit alors véritablement qu’on reculeroit les limites de l’empire de l’homme ; à quoi il faudroit tâcher de joindre une plus prompte exécution. La rouille du fer, par exemple, ne se forme qu’à force de temps ; au lieu que la conversion de ce métal en safran de Mars est l’affaire d’un instant ; il en est de même du verd de gris