Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/273

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galité est vraiment fille du ciel et mère de toute génération[1]. Quant à une

  1. Ce désordre régulier. Quand nous publiâmes sous ce titre certain badinage philosophique qui fut assez bien accueilli, ce fut une pensée à peu près semblable qui nous y détermina. Au premier coup d’œil jeté sur l’inépuisable variété de la nature, il semble qu’elle marche au hazard, et que sa seule règle soit de n’en point avoir ; mais, en l’observant de plus près, on voit aisément qu’en variant à l’infini les parties qu’elle joue, elle ne change pas pour cela les règles du jeu, ni même la durée de ces parties. Mouvement diurne et annuel, soit du globe terrestre, soit des autres planètes, mouvement du soleil même, fonctions vitales dans l’homme et dans tous les animaux ; enfin phénomènes de la végétation, tout est périodique. Soit, nous dira-t-on : les grands mouvemens de la nature sont périodiques, quant à leur totalité ; mais, dans les limites de ces périodes, elle se donne carrière, et il semble qu’elle ne se gêne pas. Cette dernière supposition, répondrons-nous, seroit une manifeste absurdité. Si les parties d’un mouvement, d’une opération, n’étaient pas périodiques, le tout ne pourroit l’être. Par exemple, si, dans deux années consécutives, les jours n’étoient pas respectivement