Page:Bacon - Œuvres, tome 7.djvu/448

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de l’ouïe. Car si la vue d’un objet indécent nous choque, c’est moins par l’effet propre et direct de son impression sur l’organe, que par les idées d’obscénité que nous y avons attachées, et que cette vue nous rappelle. Aussi des peintures obscènes blessent-elles beaucoup moins la vue, que le bruit perçant d’une scie qu’on aiguise, ne blesse l’oreille ; et ce genre de son va même jusqu’à agacer les dents. En musique, dès qu’on entend des sons contraires aux loix de l’harmonie, l’oreille les repousse.

276. Lorsqu’on passe des ténèbres à une lumière vive, ou au contraire, le sens de la vue s’émousse, et la vision est confuse. Mais éprouve-t-on quelque chose de semblable, lorsqu’après un profond silence, on entend des sons très forts, ou au contraire ? C’est une question dont la solution exigeroit des observations plus multipliées et plus exactes sur ce sujet. Les anciens croyoient assez généralement que les peuples qui habitoient près des cataractes du Nil, étoient sourds.