Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/14

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sont toujours, sinon montrées, du moins indiquées. Il manque souvent ce but, mais il y tend toujours : et c’est en quoi il nous paroît vraiment grand. Le chancelier Bacon est peut-être le seul philosophe qui ait bien connu, et qui n’ait jamais perdu de vue la véritable destination de la philosophie ; savoir : la découverte des causes de nos innombrables maux, ou, ce qui est la même chose, la découverte des moyens d’adoucir les misères sans cesse renaissantes de la condition humaine ; comme on peut en juger par le choix judicieux de tous les sujets qu’il traite d’abord.

Par exemple, lorsqu’il veut entrer dans quelques détails, le premier sujet qu’il se propose d’approfondir (sujet qui est celui de l’ouvrage suivant), c’est l’histoire de La vie et de la mort, ou l’art de prolonger la vie humaine : car la condition la plus nécessaire pour jouir des biens de cette vie, c’est cette vie même ; et s’il est beau de mourir, il est doux de vivre ; quoi qu’en puisse dire cette foule