Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/210

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nous le supposons, si la terre transpire alors, il ne peut plus s’en élever qu’une vapeur grossière, qui, se répandant insensiblement dans tout le corps de l’atmosphère, corrompt toute la masse de l’air, et lui communique des qualités nuisibles. Les petites pluies qui tombent après une telle température, amollissant la surface de la terre, provoquent ainsi une abondante émission de vapeurs pernicieuses. Aussi, les personnes qui, après ces pluies, ont l’imprudence de s’exposer au grand air, courent-elles risque d’être atteintes de maladies graves. Lorsque les Africains, après une grande sécheresse, voient tomber ces premières pluies, ils ne sortent point du tout. Mais, s’il tomboit d’abord de grosses pluies, au lieu de provoquer la transpiration de la terre, elles y mettroient obstacle, en détrempant sa surface, et bouchant ses pores. De plus, dans le premier cas même, si la sécheresse revient, elle fait durer et fixe, en quelque manière, la corruption de l’air, que les premières