Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/25

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le cas même où l’on ne pourroit saisir celles qu’on cherche.

Tels sont l’objet, le but et l’esprit de cet ouvrage ; tout lecteur attentif et judicieux en voit, au premier coup d’œil, la profonde et douce sagesse. Ainsi, le sublime, le divin Platon, ayant tracé, dans ses dialogues sur la république, des loix pour l’homme, supposé au plus haut degré de perfection où puisse l’élever l’enthousiasme poétique, rabattit, dans ses dialogues sur les loix, toute cette perfection idéale ou purement hypothétique, et traça, pour l’homme supposé tel qu’il est, des loix beaucoup moins parfaites (et, par cela seul, cent fois meilleures, parce qu’elles étoient plus susceptibles d’être sanctionnées par leur observation même) ; n’épargnant aucun moyen, dans ce double code dicté par la raison et le sentiment, pour perfectionner ses semblables, sans perdre jamais de vue leurs imperfections naturelles, et secourant la nature humaine,