Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/309

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devenir plus humide[1], cependant, lorsque son disque paroît bien net, cela même annonce que l’air est fort sec[2].

  1. S’il est vrai que la lune attire le globe terrestre, comme Newton semble l’avoir démontré, elle doit tendre à détacher de la surface de notre planète et a tenir suspendues à une certaine hauteur au-dessus de sa surface, les substances qui y sont le moins adhérentes, sur-tout les fluides et les liquides, tels que l’air et l’eau. Elle doit donc produire dans l’atmosphère une sorte de marée, comme dans l’océan, et accumuler l’humidité, ou, si l’on veut, l’humor aqueux, dans la partie de l’atmosphère située au-dessus du point de notre globe, auquel elle répond verticalement. Ainsi, lorsque les marins prétendent que la lune mange les nuages, ils ne disent rien qui ne soit conforme à l’expérience et au raisonnement. Car, si la lune accumule l’humor aqueux dans les points auxquels elle répond, elle doit en priver, en partie, ceux auxquels elle ne répond pas, et y manger, pour ainsi dire, les nuages aqueux.
  2. Ce n’est pas parce que les étoiles et la lune paroissent, qu’il fait très froid dans les belles nuits d’hiver : mais c’est au contraire parce qu’il fait alors très froid, que ces astres paroissent ; car ordinairement, lorsqu’il fait très froid, le temps est beau ;