Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/316

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870. Lorsqu’ayant devant soi le soleil ou une chandelle allumée, on regarde un objet placé du même côté, en tenant une main en partie sur ses yeux, on voit plus distinctement cet objet. La raison qui rend alors nécessaire cette espèce de garde-vue naturel, est que le grand éclat de ces deux corps lumineux affoiblit l’œil : la lumière qu’ils répandent autour d’eux étant suffisante pour la vision, il

    lorsqu’ils ont traversé les trois humeurs de l’œil, pour ne former qu’un point, au moment où ils tombent sur la rétine (ou sur la choroïde) ; condition absolument nécessaire pour la vision distincte ; qu’en conséquence, pour faire tomber juste sur cette partie de l’œil, qui est le siège propre et immédiat de la vision, les sommets des cônes ou des pyramides formées par les rayons de lumière venant de tous les points d’un objet, éclairé ou lumineux par lui-même, il faut éloigner davantage de l’œil cet objet, ou en éloigner l’œil même. Par ce moyen, les rayons ayant moins de divergence, au moment où ils entrent dans l’œil, peuvent être réfractés suffisamment par les trois humeurs, devenir assez convergens, et se réunir précisément sur la partie sensible de l’œil.