Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/320

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exciter dans les esprits un plaisir très vif, mais non une grande douleur, une sensation très déplaisante : ou, s’ils les affectent péniblement, ce n’est que médiatement et en conséquence de quelque souvenir, comme nous l’avons déjà observé. Par exemple, l’éclat des diamans, les couleurs vives et variées de ces plumes qu’on apporte des Indes, un jardin bien cultivé, un appartement magnifique, une belle personne, les objets de cette nature, lorsqu’ils frappent la vue, égaient, pour ainsi dire, les esprits vitaux, en les affectant agréablement. Si aucun des objets qui se rapportent à la vue, ne peut la blesser proportionnellement autant que ceux dont nous venons de parler peuvent la flatter, la raison de cette différence est sans doute que, la vue étant de tous les sens le plus immatériel, il n’est aucun objet assez grossier (qui ait assez de corps) pour pouvoir en blesser l’organe. Mais la principale cause de cette exception est, qu’il n’est point d’objet réel et positif qui