Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/361

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vers, les premiers animaux parfaits furent engendrés par voie de concrétion, comme le sont encore aujourd’hui les grenouilles, les vers, les mouches, etc.[1]. Nous savons qu’il est dénué de fondement[2]. Si l’on se prête à de telles suppositions, en empruntant le langage originaire des sens, et qui ne parle qu’à eux, il faudra donc ramener la fable de l’antique chaos, de l’assemblage confus et indigeste de la terre et des cieux : car la machine de l’univers une fois construite et montée ; il n’est plus de combinaison fortuite, ni d’anomalie qui puisse produire de tels effets[3].

  1. La plupart des insectes ailés qui ont été dans l’état de ver, ou de chenille, s’accouplent et pondent sous nos yeux.
  2. De qui le savons-nous ? de Moyse. Et de qui Moyse le tenoit-il ? De celui qui sait tout, et sur lequel nous ne savons rien, sinon qu’il existe.
  3. C’est ici le point où le physicien, après avoir parcouru toute l’échelle des causes, est enfin obligé de s’élever jusqu’à la cause de toutes ces causes, jusqu’à Dieu, dis-je, de devenir théo-