Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/384

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ment proportionnée à ce poids ; quand ces ailes seroient d’un volume immense, si leur mouvement étoit excessivement lent, dans un air calme, et les ailes, et la machine, et l’aéronaute, voleroient, d’un mouvement accéléré, vers le centre des graves.

Tous les méchaniciens ou machinistes, qui ont tenté de construire des machines volantes, ont d’abord tourné leur attention vers ces deux premières conditions ; et quelques-uns ont assez bien rempli ce double objet ; mais tous ont échoué, parce qu’aucun d’eux n’a pensé à la troisième, quoiqu’elle soit triviale ; la voici :

Une machine, un oiseau, ne peut se soutenir ni s’élever dans un air calme, qu’autant que la quantité de mouvement résultante de la réaction de l’air frappé par les ailes, égale et surpasse même celle qui résulte de l’excès de la pesanteur absolue de ce corps pris en totalité sur celle d’un volume égal de ce fluide.

Ainsi, dans toute machine où le mouvement des ailes de bas en haut est égal à leur mouvement de haut en bas, c’est-à-dire, dans toutes celles dont nous avons vu la description, la réaction de l’air de haut en bas étant dès-lors égale à sa réaction de bas en haut, l’effet des ailes est nul, et le tout doit encore prendre son essor vers le centre des graves, en vertu de sa pesanteur