Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/427

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hommes, et redoublé leur vigilance sur ce point[1].

  1. Les physiciens des derniers temps attribuoient ces effets au gas méphitique, qui étoit, comme l’on sait, une des causes à la mode. Mais on peut conjecturer que l’asphixie, en pareil cas, est aussi en partie l’effet de l’extrême dessiccation de l’air que la vapeur du charbon dépouille presque entièrement de son humor aqueux, vu que le moyen le plus connu, pour prévenir ces accidens, est de placer dans l’appartement plusieurs vaisseaux à large ouverture, et remplis d’eau, qui alors s’évapore à vue d’œil ; genre de préservatif dont on fait beaucoup d’usage en Allemagne, où l’on échauffe plusieurs chambres en même temps, à l’aide d’un seul poële d’un volume énorme, d’où partent plusieurs tuyaux. Il paroit que cette eau rendant à l’air tout l’humor absorbé, à mesure que la vapeur du charbon le lui enlève, prévient ainsi les funestes effets de cette vapeur. Si les contraires sont les remèdes des contraires, comme le prétend Hippocrate, le contraire de la cause d’un mal en est donc le remède ; et réciproquement le contraire du remède à un mal est la cause même de ce mal : si donc la reddition de l’humor aqueux détruit ou affoiblit les effets de la vapeur du charbon, il paroit que la cause de ces effets n’est