Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/524

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Observation relative à la sympathie générale des âmes humaines.

996. Quoique l’approbation du grand nombre, la réputation, l’honneur, la gloire, la soumission et l’asservissement des âmes, des volontés ou des affections des individus de notre espèce, ne soit pas toujours notre principal but, et ne soit souvent qu’un but secondaire et subalterne, le sentiment qu’excite en nous l’estime publique, lorsque nous nous flattons de l’avoir acquise, ne laisse pas d’être fort doux en lui-même, et d’avoir une convenance très sensible avec la nature de l’âme humaine : vérité qui n’est rien moins qu’isolée, et qui semble devoir nous conduire à ce principe plus étendu et plus élevé ; que toutes les âmes humaines, prises ensemble, pourroient bien n’être qu’une foible émanation de la substance divine[1] : autrement se

  1. Cette proposition est la base du système émanatif qui fut, en partie ou en totalité, com-