Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/8

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

où l’on étale aux yeux des oisifs ou des curieux, des choses rares ou brillantes ; spectacle qui a certainement son utilité, puisqu’il plaît au grand nombre, qu’il faut amuser en l’instruisant, mais qui ne rempliroit pas assez directement notre objet actuel[1].

Celle du chancelier Bacon a un objet plus sérieux ; c’est un magasin de faits purement philosophiques, quelquefois intéressans par eux-mêmes, comme faits, mais plus encore, comme devant être autant de degrés pour s’élever à la connoissance des causes, (c’est-à-dire, de

  1. M. de Buffon a fait entrer dans sa collection beaucoup d’objets qui n’accéléreront pas le progrès des sciences ; mais il a eu la prudence, souvent nécessaire, de se prêter un peu au goût des ignorans, pour se mettre en état d’être utile aux savans. Il étoit d’ailleurs obligé de fournir du moins un amusement à cette partie du public qui n’a pas le temps de philosopher, et qui contribue infiniment plus que la partie savante aux frais de cette immense collection. Si la philosophie veut se répandre dans le monde, il faut qu’elle commence par s’humaniser, comme le génie de ce grand homme.