Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/83

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de diminuer la lassitude ; en stimulant et fortifiant les esprits, il dilate les parties foulées ou comprimées[1] ; sans compter que, par sa qualité d’opiate (de narcotique), il ranime puissamment ces esprits, et doit en conséquence diminuer la lassitude, comme le feroit le sommeil même.

731. Lorsqu’on gravit une hauteur escarpée, c’est dans les genoux que la fatigue se fait le plus sentir ; mais lorsqu’on descend, c’est dans les cuisses. Car, lorsqu’on monte en levant alternativement les deux pieds, tout le poids du corps

  1. Le tabac est pour l’homme ce que le fouet ou l’éperon est pour les chevaux ; c’est un stimulant. À chaque coup de fouet ou d’éperon que reçoit un cheval, on lui donne, pour ainsi dire, une prise de tabac ; et chaque prise de tabac qu’un homme s’administre, est un coup d’éperon ou de fouet qu’il se donne. Mais il est une autre substance qui possède à un plus haut degré la faculté de délasser le corps ou l’esprit, mais sans provoquer le sommeil, ou affoiblir la mémoire ; c’est le café.