Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/97

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

l’empereur sur-tout et les grands mandarins usent de cette petite ressource. Généralement parlant tous les sauvages qui vont nuds, se peignent le corps ; et ils ne se contentent pas d’étendre simplement ces couleurs sur leur peau mais ils l’entament, ils y font une infinité de petites incisions et de piqûres ( ils se tatouent) pour y faire pénétrer cette teinture et la rendre indélébile ; par ce moyen, ils y impriment différentes figures. C’est ce que font encore aujourd’hui les sauvages de l’Amérique, et ce que faisoient autrefois les Pictes et les Bretons, nos ancêtres. En sorte que les hommes seroient tentés de se teindre de couleurs aussi vives et aussi éclatantes que celles du plumage de certains oiseaux, pour peu qu’ils en trouvassent le moyen ; et alors ils auroient une peau charmante, qui leur tiendroit lieu de ces vêtemens magnifiques dont ils se parent aujourd’hui ce qui les dispenseroit de faire si souvent leur toilette.