Page:Baillet - La Vie de monsieur Des-Cartes, première partie.djvu/14

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PRÉFACE.

putation dépend de l’habileté d’un Panégyriſte ; j’ay crû que les obligations de mon engagement ne conſiſtoient qu’à dire ſimplement ce qu’à été ce Philoſophe ; & à expoſer ce qu’il a penſé, ce qu’il a dit, & ce qu’il a fait, de la même manière que nous ſouhaiterions de voir des penſées, des paroles, & des actions toutes nuës.

S’il fe trouvoit quelqu’un à qui cette fimplicité ne fût point également fenfible par tout, j’efpérerois au moins que ma propre infuffifance ôc ma fîncèrité feroient de fort bons titres contre ceux qui me foupçonneroient d’avoir voulu prévenir ou furprendre un Leéteur je me fuis fortement perfuadé qu’on ne feroit point en droit d’exiger autre chofe de moi que la vérité des faits, avec un peu d’ordre ou de méthode. L’exactitude & la fidélité avec laquelle j’ay tâché de repréfenter cette vérité par tout, pourroit fuffir pour faire diflinguer mon ouvrage d’avec un Roman t mais on ne l’auroit peut-ctre pas diftingué d’une fauflc Hiftoire, fi après avoir vérifié les faits, je ne m’étois particulièrement étudié à leur donner Tordre qu’ils ont tenu dans la vie de nôtre Philofophe. Nous éprouvons tous les jours que des véritez dérangées dégénèrent en fauſſetez :