Page:Baillet - La Vie de monsieur Des-Cartes, première partie.djvu/191

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ce qui est de la terre et seigneurie du perron

c’étoit un fief des plus nobles du Châtel-Heraudois ou Duché De Châtelleraut, au midi de cette ville dans la même parroisse d’Availle, vers le conflant du Clain et de la Vienne. Les deux métairies furent venduës par contrat du 5 De Juin 1623 à un riche marchand de Châtelleraut ; et la terre du perron le fut à un gentilhomme qualifié de la province, nommé Abel De Couhé Sieur De Châtillon, et de la Tour-D’Asniére. Il en passa le contrat avec ce gentil-homme devant les notaires de Châtelleraut le Viii jour de juillet suivant. Mais il ne laissa pas de retenir le nom de la terre conformement à leurs conventions, pour satisfaire au desir de ses parens ; et il continua de s’appeller Monsieur Du Perron , au moins dans sa famille.


La mort du Pape Grégoire Xv arrivée le huitiéme de juillet, et suivie de l’élection d’Urbain Viii aprés un mois de conclave, réveilla dans l’esprit de M Descartes le desir qu’il avoit eu, étant en Allemagne, de faire un voyage en Italie. La curiosité qui l’avoit porté autrefois à se procurer le spectacle de tout ce qui est accompagné de formes et de cérémonies parmi les grands, n’étoit pas encore entiérement éteinte. Mais il ne put la satisfaire sur l’élection et le couronnement du nouveau pape, à cause de la diligence avec laquelle on avançoit toutes choses à Rome. Ainsi ne se souciant plus d’aller droit à Rome, il rangea ses affaires suivant la disposition où il étoit de passer deux hivers dans ce voyage : de sorte que son séjour de Rome ne devoit plus se rencontrer qu’avec le commençement du jubilé de l’an 1625.