Page:Baillet - La Vie de monsieur Des-Cartes, première partie.djvu/336

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à-dire, de subtiles en grossiéres, lors que l’action du chaud et du mouvement vient à manquer. Que de la prémiére mixtion de ces quatre prémiers il résulte un mélange qui pourroit être appellé le cinquiéme élement, ce que vous appellez principes, ou la plus noble préparation des élemens ; puis qu’elle est, dites vous, une semence productive ou une vie matérielle qui se spécifie en toutes sortes de ces nobles individus particuliers qui sont sans contredit l’objet de nôtre admiration. Je suis au reste fort satisfait de vôtre sentiment, lors que vous me dites que les quatre élémens qui ont fourni la matiére, et le cinquiéme qui en résulte, se sont tellement changez tous cinq dans ce sujet, qu’aucun d’eux n’est plus ce qu’il étoit : mais que tous ensemble sont ou l’animal, ou la plante, ou le minéral. Ce qui quadre beaucoup avec ma maniére de philosopher, et qui revient merveilleusement à toutes les expériences méchaniques que j’ay faites de la nature sur ce sujet.


Ce fut en 1634, et selon toutes les apparences aprés le voiage de Danemarck que M Descartes écrivit par maniere d’ébauche un petit traité de l’homme et de l’animal , qu’il fit voir depuis à la Princesse Elizabeth De Bohéme fille du feu electeur palatin du Rhin : mais il se crût obligé de