Page:Baillet - La Vie de monsieur Des-Cartes, première partie.djvu/440

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Monsieur Des Argues s’en apperçût, et il en dit sa pensée au P Mersenne, qui en écrivit le prémier jour de septembre à M Descartes pour luy en donner avis, et pour luy faire sçavoir en même têms que quelques-uns faisoient difficulté d’admettre le principe qu’il avoit supposé dans son examen de la question géostatique.

M Descartes jugea ces deux points trop importans pour différer long-têms à en répondre au P Mersenne. Il luy envoya donc dés le Xii de septembre une ample explication pour servir de démonstration au principe qu’il avoit supposé dans son écrit, persuadé que quand il auroit sauvé ce principe de la critique, il mettroit à couvert toutes les déductions qu’il en avoit faites.

Quant à l’autre point qui regardoit le defaut qu’avoit remarqué M Des Argues à la fin de son écrit, M Descartes avoüa le fait ; et il reconnut que non-seulement il n’avoit pas achevé son écrit, mais qu’il s’étoit même trompé dans les derniéres lignes qu’il en avoit écrites, parce que l’accablement où le sommeil l’avoit réduit luy avoit fait perdre l’attention qui luy étoit nécessaire. C’est ce qui luy fit prier le P Mersenne de remercier M Des Argues de son avis, et ensuite d’effacer les derniéres lignes de son écrit ou commençoit le defaut.