Page:Bailly - Histoire financière de la France, depuis les origines de la monarchie jusqu’à la fin de 1786, tome 1.djvu/338

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tée par des députés du tiers« état réunis après la clôture de l’assemblée. — Continuation de la vénalité et de l’hérédité accordée à l’insistance des officiers de justice. — Accusations de corruption portées contre les députés des trois ordres. — Continuation des abus. — Remontrances du parlement. — Deuxième soulèvement des princes et nouvelles opérations bursales. — Opposition formée par les comptables anciens et alternatifs à l’exécution d’un édit du roi portant rétablissement des offices triennaux, et conditions de leur désistement. — Opérations sur les domaines. — Fin du maréchal d’Ancre et emploi de ses richesses. — Rétablissement de la tranquillité. — Assemblée de notables à Rouen, en 1617. — Plaintes et propositions. — Création multipliée et trafic des offices. — Douane de Valence.


1610. — La prospérité de l’état disparut avec Henri IV. Sully resta d’abord chargé de l’administration des finances ; mais, sous le gouvernement faible d’une régente plus jalouse du pouvoir que capable de l’exercer, deux étrangers, élevés par l’intrigue, disposèrent réellement de la fortune publique, en maîtrisant les volontés de Marie de Médicis. Les épargnes, destinées par le dernier roi à l’accomplissement des grands desseins qu’il avait conçus, furent livrées à Concini, à Galigai, sa femme, et à leurs créatures ; ou bien elles servirent à acheter la tranquillité des grands, qui vendirent encore une fois leur soumission à l’autorité royale. En moins de trois années, tout fut dissipé ; et le fruit des économies de Henri IV devint la proie des factieux et des étrangers, comme le trésor Charles V avait été celle d’un prince ambitieux. À part l’inconvénient secondaire des thésaurisations, qui est d’enlever à la circulation une forte partie de numéraire, ces deux spoliations démontrent combien était sage cette maxime favorite de Louis XII : « Le trésor d’un roi est dans la