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1000.— Sous les premiers rois de la nouvelle dynastie, forcés de subir le joug du régime féodal, le droit de lever des impôts sur les sujets des seigneurs était interdit au monarque; mais, dans les besoins de l'état, il convoquait les barons[1], qui étaient plus particulièrement chargés des deniers d’imposition, pour les faire consentir à la levée des sommes nécessaires. Lorsque le montant du secours pécuniaire ou de l'aide était déterminé, les barons se concertaient pour le paiement; leurs officiers faisaient le rôle de répartition ou la taille entre les vassaux, qui devaient acquitter le montant de la taxe assignée à chacun d’eux aussitôt qu’elle leur était dénoncée. Les seigneurs prélevaient la somme demandée pour le roi, et ils pouvaient retenir le surplus. « Il n'y avait d’excepté de la subvention que les nobles sans fraude, puissants de servir en armes et en chevaux, et les pupilles en faveur du bas âge. » Quelquefois cependant le service militaire était converti les argent pour les nobles qui voulaient s’en exempter.

Les seigneurs avaient encore obtenu de Hugues Capet d’être confirmés dans l’exercice de la justice haute, moyenne et basse, sur leurs hommes et sujets, sauf le droit d’appel du parlouer du roi, ou parlement. On désignait alors sous ce nom une cour ambulante composée de barons, de pairs du royaume, ecclésiastiques et séculiers, qui suivaient le prince dans ses voyages.

1080.— Les rois et les peuples ne commencèrent à sortir de l’état de dépendance et de servitude où les

  1. Ordon. de Philippe-Auguste de 1214.