Page:Bainville - Bismarck.djvu/37

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le parti d’éterniser les choses et d’y vivre le plus agréablement possible. Les diplomates étaient contraints de se rassembler à tout instant. Ils cherchaient à donner du charme à ces rencontres et à corriger la sévérité de leurs congrès par les plaisir des la vie mondaine. Ce fut, dans la carrière l’école de toute une génération élégante, et sceptique On cita longtemps la Diète de Francfort, sa douceur de vivre, l’impertinence, les déshabillés et les conquêtes du comte de Thun.

C’est cette période-là, qui va de 1850 à 1855 que Bismarck mit à profit pour l’élaboration définitive de ses idées politiques. Cette période, remarquons-le, est celle où l’Empire, rétabli en France commet ses primitives erreurs — la guerre de Crimée — et amorce toute une série de fautes. La formation du plan de Bismarck coïncide d’une manière remarquable avec les premiers actes qui devaient révéler à l’observateur attentif ce que le régime impérial allait faire de la France.

Bismarck approche de la quarantaine. Il est en possession de toutes ses forces et de toutes ses facultés. C’est alors qu’il devient vraiment lui-même C’est ce moment qu’il choisit pour accomplir la plus intéressante des évolutions. Jusque-là, Otto de Schœnhausen-Bismarck n’avait été qu’un fidèle serviteur de la monarchie prussienne, mais en hobereau ultra-réactionnaire, en parlementaire d’extrême droite, en homme de la camarilla rétrograde de Berlin, en politicien de classe et de parti. Il ne reniera rien de ses principes politiques, mais il ne